26
L’impensable

 

 

 

En dépit du danger, nous avions besoin de refaire nos forces. À l’aube, nous prîmes donc un repas de lapins, capturés et rôtis par Alice. Arkwright allait un peu mieux ; néanmoins, nous ne progressions que lentement. Un détour par Cartmel pour lui acheter une nouvelle paire de bottes nous retarda encore.

Lorsque nous atteignîmes la baie, nous dûmes attendre longtemps la marée basse. L’Épouvanteur, fidèle à la promesse faite à l’ermite, remit au guide trois pièces d’argent – en plus du prix de notre passage – pour aider les familles des noyés.

Au crépuscule, nous arrivâmes enfin en vue du moulin. Au moment de franchir le fossé. Griffe se mit à gronder, le poil hérissé.

Alice renifla trois fois, puis tourna vers moi un visage inquiet :

— Je n’aime pas ça, Tom. Il y a quelque chose…

Arkwright observait l’eau du fossé, les sourcils froncés. S’accroupissant, il plongea un doigt dans l’eau bourbeuse avant de le porter à ses lèvres.

— La concentration en sel est élevée, constata-t-il. Aucune créature de l’obscur n’a pu traverser la douve.

Je pensai aussitôt à la sorcière d’eau et au skelt, emprisonnés dans les sous-sols du moulin. S’étaient-ils échappés ?

— Avant de partir, dis-je, j’ai versé le contenu de cinq barils de sel dans le fossé, mais je n’en ai pas ajouté dans les puits.

— Il en restait assez pour que mes deux captifs se tiennent tranquilles, Tom Ward. Ils n’ont pas pu sortir de là sans une aide puissante.

— Exact, renchérit l’Épouvanteur. Et la seule créature de l’obscur assez puissante pour franchir le fossé est le Malin lui-même.

Avec un hochement de tête, Arkwright se dirigea vers la maison. Griffe à ses côtés. Nous le suivîmes. Soudain, il s’arrêta. Un corps gisait sur le sol. Il le retourna du bout de sa botte.

L’homme, la gorge déchirée, était exsangue ; il avait probablement été vidé par une sorcière d’eau. J’observai son visage, figé dans un rictus d’horreur et de souffrance, sa bouche ouverte, ses dents brisées. Alors, je le reconnus : c’était le sergent recruteur.

— C’est l’un de ces déserteurs que j’ai mis en fuite au nord de la baie, expliqua Arkwright à John Gregory. Ils avaient juré de me retrouver pour me faire la peau. J’avais pris ça pour des rodomontades. Ce type s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, on dirait…

Il continua et, quand il s’arrêta sous le porche, je l’entendis jurer. Je compris vite pourquoi : la porte avait été arrachée de ses gonds. Cela pouvait bien être l’œuvre d’une sorcière d’eau.

— Explorons d’abord la maison, dit Arkwright. Ce ne sont pas les déserteurs qu’il faut craindre, mais plutôt ce qui a tué l’un d’eux.

Il alluma deux chandelles et en tendit une à Alice. Mon maître me fit signe de déposer son sac près de la porte. Puis, son bâton dans une main et sa chaîne d’argent dans l’autre, il pénétra lentement dans la pièce. Arkwright et Alice n’étaient pas armés, je tenais donc mon bâton prêt.

Griffe recommença à gronder ; je m’attendais à tout instant à ce que quelque chose surgisse de l’ombre. Rien ne se passa, jusqu’à ce qu’une découverte insolite nous immobilise.

Une série d’empreintes, neuf en tout, en forme de sabot fourchu, avaient brûlé le plancher. Elles commençaient au milieu de la pièce et s’arrêtaient devant la porte de la cuisine. Cela laissait supposer que le Malin s’était matérialisé là, qu’il avait fait neuf pas avant de disparaître. Où était-il, à présent ? Une main glacée me tordit l’estomac.

En silence, nous pénétrâmes dans la cuisine. Arkwright se dirigea aussitôt vers l’évier et s’empara du grand couteau qu’il m’avait montré au cours de notre première leçon. La porte donnant sur l’escalier était ouverte.

Ayant ordonné à Griffe de rester dans la cuisine, Arkwright monta vers l’étage, épaule contre épaule avec l’Épouvanteur. Alice et moi restâmes sur le palier, tendus, écoutant le bruit de leurs bottes sur le plancher, pendant qu’ils inspectaient les chambres. Là encore, il n’y avait rien.

Il ne restait plus qu’à explorer la chambre du deuxième étage.

À peine y étaient-ils entrés qu’Arkwright poussa un cri terrible. Pensant qu’il était blessé ou attaqué, je m’élançai à son secours.

Je compris aussitôt. Les cercueils de ses parents avaient été jetés à terre et fracassés. De la terre et des ossements étaient répandus sur le sol. Et d’autres empreintes semblables à celles du rez-de-chaussée avaient brûlé le plancher.

Arkwright, fou de rage et de douleur, tremblait de la tête aux pieds. L’Épouvanteur eut beaucoup de mal à l’apaiser.

— C’est l’œuvre du Malin, lui dit-il. Il a fait ça pour vous mettre hors de vous, pour que la colère altère votre jugement. Calmez-vous ! Notre sécurité en dépend. Quand tout sera fini, nous réparerons les dégâts. D’abord, il faut examiner les puits.

Arkwright finit par se rendre à ces raisons. Laissant toujours la chienne de garde dans la cuisine, nous sortîmes pour nous rendre au sous-sol par la porte donnant sur la roue du moulin plutôt que de passer par la trappe.

— Reste ici, petit ! m’ordonna l’Épouvanteur. Bill et moi allons nous en occuper.

J’obéis, laissant passer Alice, qui m’adressa un petit signe avant de leur emboîter le pas. Il ne s’était pas écoulé une minute quand j’entendis, sur ma droite, un sifflement sourd, empli de colère. Deux pupilles flamboyèrent dans le noir. Une sorte de jambe sortit de l’ombre, une chose longue, maigre, munie de plusieurs jointures, telle la patte d’un monstrueux insecte. Une deuxième patte apparut, puis une tête de cauchemar : un groin aux narines aplaties, des oreilles couchées derrière un crâne allongé, des yeux rapprochés braqués sur les miens. C’était le skelt.

Je voulus appeler ; pas un son ne sortit de ma bouche. La créature approchait, sans me quitter du regard, et je sentis mes forces s’évanouir. J’étais paralysé, tel un mulot fasciné par un serpent. Mon cerveau ne fonctionnait plus.

Déplié, il aurait été plus grand que moi. Son corps tubulaire était formé de segments articulés, un peu comme celui d’une langouste, et aussi incrusté de coquillages que la coque d’un vieux bateau. Ses huit pattes lui donnaient une allure d’araignée. Elles se déplaçaient avec une lenteur calculée en faisant craquer leurs jointures.

Brusquement, d’un formidable élan, le skelt bondit sur moi et me plaqua au sol. Le choc me coupa la respiration. Bras et jambes immobilisés, j’étais à sa merci. Mon regard plongea dans l’horrible gueule dépourvue de dents, qui me soufflait au visage une puanteur de marécage. De cette cavité sortit une dure tige translucide qui s’allongeait lentement. Je me rappelai ce qu’Arkwright m’avait appris, que les skelts n’avaient pas de langue, mais utilisaient ce tube osseux pour transpercer leurs victimes et aspirer leur sang.

Quelque chose me renversa la tête en arrière, et je ressentis une vive douleur au cou. Le tube prit une couleur pourpre. La créature s’abreuvait de mon sang, et j’étais réduit à l’impuissance. Combien de temps cela durerait-il ? J’avais mal, et la panique m’envahissait. Le skelt allait me vider jusqu’à ce que mon cœur cesse de battre.

Je perçus alors des pas précipités, Alice qui criait, puis un coup sourd, suivi d’un craquement. Le skelt retira sa pompe de mon cou et recula.

Libéré, j’eus le temps de voir Arkwright lever à deux mains une grosse pierre tachée de rouge et l’abattre violemment sur le crâne du monstre. Il y eut un deuxième craquement, qui s’acheva dans un bruit mou et répugnant. Le corps du skelt se tordit, un spasme agita ses pattes. Puis il resta immobile, la tête dans une flaque sanguinolente. Son crâne s’était fendu comme une coquille d’œuf. Je me redressai sur les genoux pour remercier mon sauveur. Ce fut lui qui parla le premier.

— Une créature intéressante, Tom Ward, observa-t-il, tandis qu’Alice et l’Épouvanteur m’aidaient à me remettre sur pied. Très rare, comme je te l’ai déjà dit. Peu de gens ont eu la chance de l’observer de si près.

Alice me serrait les mains :

— Oh, Tom ! fit-elle, frémissante. Si j’avais su, je ne t’aurais pas laissé seul. Je pensais qu’il était encore dans les sous-sols.

— Allons, lança Arkwright. Plus de peur que de mal. Mais tu peux remercier la jeune fille, Tom Ward. Elle a eu l’intuition que quelque chose allait de travers. À présent, voyons ce qu’il en est de l’autre puits.

Comme on pouvait s’y attendre, la sorcière d’eau s’était échappée, ou plutôt elle avait été libérée. Les barres étaient tordues, et la terre molle, autour de la fosse, avait gardé des empreintes, plus petites que celles laissées par le skelt, des traces de pas de sorcière.

— Aucun doute, c’est l’œuvre du Malin, déclara l’Épouvanteur. Il aime manifester son pouvoir.

— Mais où est la sorcière, maintenant ? murmura Arkwright.

Griffe fut envoyée en chasse à travers le jardin, les deux épouvanteurs courant derrière elle, le bâton levé.

— Elle n’est plus ici, Tom, me confia Alice. Sinon, je l’aurais sentie.

— Sauf si le Malin est dans les parages, objectai-je. Sur la barge, on ne s’est jamais doutés que Morwène marchait à côté de nous.

Elle ne put qu’acquiescer et parut d’autant plus inquiète.

— Où une sorcière pourrait-elle se cacher ? demandai-je.

— À mon avis, elle a franchi le fossé pour s’échapper par les marécages. Ce bon vieux Satan l’a sans doute portée ; le sel ne l’arrête pas, lui.

La recherche s’étant révélée infructueuse, nous nous réfugiâmes dans la cuisine, et j’allumai du feu dans le fourneau. Aux prises avec l’obscur, nous devions jeûner de nouveau. Au moins étions-nous au chaud pour veiller à tour de rôle. Griffe montait la garde à l’extérieur. Nous pouvions compter sur elle pour nous prévenir si quoi que ce fût surgissait des marais.

— Mieux vaut ne pas toucher au cadavre du déserteur avant demain, déclara Arkwright.

L’Épouvanteur approuva :

— Oui. Alors, nous l’enterrerons, si nous en avons le temps. Combien étaient-ils, ces types ?

— Cinq, répondis-je.

— Je suppose que la sorcière s’était déjà échappée quand ils ont traversé le jardin, reprit Arkwright. Pendant qu’elle attaquait celui-là, les autres ont pu fuir.

Pendant un moment, personne ne parla. Alice semblait préoccupée, et je me sentais mal à l’aise. La fille du Diable était là, quelque part, attendant son heure. Et, maintenant, il y avait une autre sorcière d’eau en liberté. Si elle avait pu franchir le fossé, qui l’empêcherait de recommencer dans l’autre sens ? Avec l’aide du Malin, rien ne lui serait plus facile, d’autant que le Diable nous visiterait peut-être en personne.

Mes compagnons placèrent leurs chaises autour du fourneau et s’installèrent de leur mieux. Je préférai m’asseoir sur le carrelage, le dos contre le mur. Ce n’était pas très confortable ; malgré tout, et en dépit de ma crainte d’une prochaine attaque, je finis par m’assoupir.

Soudain, je m’éveillai. Quelqu’un me secouait l’épaule, tandis qu’une main me bâillonnait.

J’ouvris les yeux et vis l’Épouvanteur penché sur moi. Il me désigna d’un coup de menton impérieux le coin opposé de la cuisine. Les chandelles s’étaient entièrement consumées, et il faisait très sombre. Alice et Arkwright étaient accroupis près de moi. Eux aussi fixaient le même recoin obscur, où un phénomène étrange se produisait. Une forme se matérialisait lentement, passant d’un gris cendreux à un argent scintillant. Elle se précisa peu à peu, jusqu’à ce que je la reconnaisse sans conteste : la fille du Diable était devant nous, avec sa face cadavérique, son nez sans chair, son œil droit luisant de mauvaiseté, sa paupière gauche fermée par une épingle en os.

— J’ai soif, croassa-t-elle en découvrant ses canines. J’ai soif de votre sang. Mais je vous laisserai vivre. Vous vivrez tous, sauf un. Donnez-moi le garçon, et vous serez libres.

Ce n’était qu’une image, elle n’était pas réellement présente dans la pièce. Bien qu’elle parût se tenir à quelques pas, ses paroles semblaient provenir de très loin, et je percevais en arrière-fond le sifflement du vent.

— Mon père saura vous récompenser, reprit-elle, d’une voix qui évoquait la mer roulant sur des galets. Donnez-moi le garçon, et Amelia reposera en paix. C’est mon père qui retient son âme, l’empêchant de partir dans l’au-delà. Livrez-nous le garçon, et il les relâchera tous les deux ; elle et Abraham seront libres de choisir la lumière. Envoyez le garçon seul dans le marais, et ce sera fini. Envoyez-le-moi maintenant.

— Retourne d’où tu viens, saleté ! rugit l’Épouvanteur. Nous ne te donnerons que la mort ! Tu m’entends ? C’est tout ce que tu mérites !

Arkwright resta silencieux, mais les paroles de Morwène devaient être comme une lame fouaillant sa poitrine. La paix pour ses parents était ce qu’il désirait par-dessus tout. Or, malgré la dureté avec laquelle il m’avait traité, je lui faisais confiance. Il était au service de la lumière et serait assez fort pour résister aux promesses que lui faisait miroiter la fille du Diable.

L’image de Morwène trembla et devint floue. Elle porta sa main à sa paupière gauche, qui s’ouvrit. Mais l’œil maléfique était sans pouvoir, il avait perdu sa couleur sanglante.

Elle se mit alors à psalmodier sur une note aigue, surnaturelle. Le rythme, les rimes, les intonations m’évoquaient l’ « Ancien Langage », la langue parlée par le premier peuple à avoir habité le Comté.

Je sentis mes membres s’alourdir ; j’avais chaud et froid en même temps. Je ne tenais plus debout. Je compris trop tard ce qui se passait : ces mots très anciens étaient une malédiction, une puissante formule de magie noire, qui sapait votre énergie et votre volonté.

Du coin de l’œil je vis que l’Épouvanteur avait réussi à se redresser. Il fouilla dans ses poches et lança vers la lugubre apparition une poignée de poudre blanche de sa main droite, une poignée de poudre noire de sa main gauche : du sel et de la limaille de fer, les ingrédients habituellement efficaces contre les êtres venus de l’obscur. Cela marcherait-il, alors que notre ennemie n’était pas physiquement présente dans la pièce ?

Le chant se tut et l’image disparut comme la flamme d’une chandelle qu’on a soufflée. Le flot de soulagement qui m’envahit me fit presque tituber.

— Il s’en est fallu de peu, soupira Arkwright. J’ai cru que c’en était fait de nous.

L’Épouvanteur hocha la tête d’un air soucieux :

— Je ne saurais vous le reprocher. Je n’avais encore jamais affronté une sorcière aussi puissante. Cela tient sans doute à son hérédité satanique. Il ne fera pas bon vivre dans le Comté tant que nous ne l’aurons pas abattue. Pour l’instant, tâchons de rester en éveil jusqu’à la fin de la nuit. Si elle tente sa chance encore une fois et qu’un seul d’entre nous a gardé les yeux ouverts, elle pourra tuer les autres pendant leur sommeil, même à distance.

Je relançai le feu et laissai la porte du fourneau ouverte pour que la chaleur irradie dans la pièce. Nous allumâmes deux chandelles neuves, qui dureraient jusqu’au matin. J’emplis également mes poches de sel et de limaille de fer de façon à ne plus me trouver désarmé. Une fois que nous fûmes installés, plus personne ne parla. Alice regardait droit devant elle, l’air terrifiée. Arkwright et l’Épouvanteur affichaient une mine farouche et déterminée. Je me demandai comment ils se sentaient, au fond d’eux-mêmes. Comment envisager de résister au Malin en personne ? D’autant que les paroles de la sorcière devaient faire leur chemin dans la tête d’Arkwright. Quel espoir avait-il de sauver l’âme de ses parents ? Aucun ! S’il était vrai que le Diable les tenait en son pouvoir, leurs esprits resteraient captifs du moulin jusqu’à la fin des temps.

Ce fut le silence qui m’avertit du danger. Un silence inhabituel. Je n’entendais plus rien, pas le moindre son. Puis je constatai que j’étais paralysé. J’étais toujours assis par terre, dos au mur. Je voulus tourner la tête vers Alice, mon corps refusa de m’obéir. Je tentai d’appeler les autres, je fus incapable d’ouvrir la bouche.

Je voyais briller une chandelle en face de moi, à portée de main de l’Épouvanteur. Sa flamme qui oscillait quelques instants plus tôt était parfaitement droite, comme taillée dans du métal. Elle semblait réfléchir la lumière plutôt que la produire. Sur ma gauche, j’apercevais le feu, par la porte ouverte du fourneau. Il ne dansait plus. Je remarquai alors que je ne respirais pas. Je ne ressentais pourtant aucune douleur, mes poumons ne réclamaient pas d’air ; tout en moi était inerte. Mon cœur avait-il cessé de battre ? Etais-je mort ?

Je me souvins que j’avais éprouvé une sensation du même genre sur la barge, tandis que nous voguions vers Caster avec le Malin en guise de batelier, et qu’il avait accéléré le temps. Là, il l’avait purement et simplement arrêté !

J’entendis un bruit, dans un recoin empli d’ombre : un choc sourd, suivi presque aussitôt par un grésillement. Cela se répéta deux fois.

Soudain, je sentis une odeur de bois brûlé. Et je constatai que, alors que tout, dans la pièce, s’était immobilisé, une seule chose bougeait. Et qui pouvait bouger, sinon le Diable lui-même ?

Je ne le voyais pas, mais ses pas l’amenaient vers moi. Chaque fois que l’un de ses pieds invisibles se posait sur le plancher, il laissait la marque d’un sabot fendu, qui rougeoyait un instant en grésillant avant de noircir. Grimalkin m’avait dit que, pour leur inspirer la crainte et les forcer à l’obéissance, il était apparu aux clans de sorcières sous sa véritable apparence, le jour de Halloween. Cette vision était si épouvantable, prétendaient certains, que quiconque y était confronté mourait de saisissement. N’était-ce vraiment qu’un conte de bonnes femmes pour faire frémir à la veillée ? Allait-il me montrer son visage ?

Une forme commença à se matérialiser. Ce n’était ni gris ni argenté, ça semblait solide. Mais ce ne fut pas l’horrifique apparition que je craignais. Une fois de plus, le Malin avait pris les traits de Matthew Gilbert, le batelier. Il était devant moi, en bottes et veste de cuir, tel qu’à notre première rencontre, avec le même sourire amical et confiant.

— Eh bien Tom, me dit-il, comme je te l’ai fait remarquer récemment, au lieu de me nommer le Malin, on pourrait m’appeler l’Ami. Qui veux-tu que je sois pour toi ? Voilà ce que tu devras décider dans les minutes qui suivent. De cette décision dépend le reste de ta vie, ainsi que le sort de tes trois compagnons.

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